Peut-on expulser un locataire de plus de 70 ans ?

Mis à jour le: 26/11/2025
Expulsion locataire plus de 70 ans
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L’expulsion d’un locataire âgé, en particulier lorsqu’il dépasse 70 ans, soulève des questions sensibles sur le plan humain et juridique. De nombreux propriétaires s’interrogent sur les possibilités réelles offertes par la loi, alors que la protection des locataires seniors constitue une priorité dans la réglementation française. Plusieurs critères stricts encadrent l’expulsion afin de tenir compte du statut de locataire protégé et de préserver leurs droits fondamentaux face à une situation délicate.

Quelles sont les conditions d’expulsion pour un locataire senior ?

L’âge du locataire influe directement sur sa situation vis-à-vis de la législation sur l’expulsion. Le seuil déterminant généralement évoqué est celui du soixante-dixième anniversaire, même si d’autres paliers comme 65 ou 80 ans existent selon certains textes et situations particulières. La réglementation distingue clairement le statut de locataire protégé dès lors que certaines conditions sont réunies.

En France, la loi protège spécifiquement les locataires seniors répondant à deux critères : avoir au moins 70 ans et disposer de ressources modestes. Cette double exigence bloque fréquemment l’expulsion, obligeant le bailleur à rechercher une solution alternative pour ce public vulnérable. Ainsi, les conditions d’expulsion deviennent particulièrement limitées pour ces profils.

Comment évaluer le niveau de ressources modestes requises ?

Pour bénéficier de la protection des locataires seniors, il ne suffit pas simplement d’avoir 70 ans ou plus. Il faut également prouver que le locataire vit avec des revenus inférieurs à un certain plafond fixé par les pouvoirs publics. Ce plafond correspond au montant annuel permettant l’attribution de logements sociaux (PLS), réactualisé chaque année.

Les documents justificatifs de revenus, attestations fiscales ou relevés de pension doivent être fournis au bailleur sur demande. Dès qu’une pièce manque ou qu’un dépassement du plafond a lieu, le statut de locataire protégé peut ne plus s’appliquer. Les erreurs dans la constitution du dossier peuvent donc influencer le sort d’une éventuelle procédure d’expulsion.

Quels types de congés le propriétaire peut-il donner à un locataire âgé ?

Un congé donné par le propriétaire obéit aussi à des règles spécifiques pour les locataires de plus de 70 ans. Deux motifs principaux existent : la vente du logement ou un motif légitime et sérieux (impayés, défaut d’assurance, etc.). Chacun impose une procédure stricte avec respect des délais et notification par lettre recommandée ou acte d’huissier.

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Lorsque le locataire remplit les conditions (âge et ressources), la notification du congé est encadrée par la loi et ne produit ses effets que si le bailleur propose une solution de relogement appropriée correspondant aux besoins et moyens financiers du locataire. L’absence de proposition conforme rend le congé inopposable et bloque toute éviction. Pour mieux comprendre les spécificités liées à la période hivernale et l’évolution des réglementations récentes, il est conseillé de se référer aux informations détaillées sur la trêve hivernale et ses conséquences sur les expulsions.

Déroulement d’une procédure d’expulsion pour un locataire protégé

Le processus d’expulsion du locataire âgé respecte plusieurs étapes obligatoires et procure au senior des garanties renforcées contre le risque d’éviction arbitraire. Une fois le préavis adressé, si la personne reste dans le logement, différentes phases judiciaires se succèdent. Le tribunal judiciaire examine notamment la validité du congé, la bonne foi du bailleur et le respect des obligations du locataire. Lorsqu’un litige persiste malgré la procédure, il peut également arriver que des démarches formelles soient nécessaires, telles que l’envoi d’un avis concernant le paiement du loyer. Découvrez quel est le rôle de l’avis d’échéance de loyer pour informer un locataire et comment cet avis précède parfois une résiliation ou une expulsion.

Même lorsque la procédure aboutit, des délais supplémentaires peuvent être accordés en vertu de la fragilité liée à l’âge du locataire et à ses ressources modestes. Par ailleurs, la trêve hivernale suspend toutes expulsions du 1er novembre au 31 mars, quels que soient l’âge ou la situation financière du résident concerné.

Les obligations du locataire restent-elles inchangées ?

Quelle que soit sa situation personnelle et son statut de locataire protégé, le senior doit respecter normalement ses obligations contractuelles. Parmi celles-ci figurent le paiement régulier des loyers et charges, l’entretien du logement et la non-création de nuisances ou troubles au voisinage.

En cas de manquements répétés à ces obligations du locataire, la protection peut tomber. Le juge peut considérer le trouble manifeste et lever la protection si la dette locative devient insurmontable ou si les dégradations sont graves. La loi et la réglementation sur l’expulsion demeurent précises mais tiennent compte de la responsabilité du locataire.

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La protection diffère-t-elle pour les plus de 80 ans ?

Certains pensent que la protection des locataires seniors est absolue passé l’âge de 80 ans. En réalité, la réglementation n’instaure aucune barrière supérieure automatique. Les critères liés à l’âge (plus de 70 ans) et aux ressources modestes subsistent et constituent toujours le fondement du statut de locataire protégé.

Une certaine souplesse peut être observée de la part des juges, qui tiennent compte de la vulnérabilité accrue de l’intéressé. Mais aucun texte ne garantit d’immunité totale en matière d’expulsion du locataire âgé uniquement pour cause d’un âge de plus de 80 ans.

Quels recours possibles pour le bailleur face à un locataire senior protégé ?

Si un locataire de plus de 70 ans est protégé par la loi, le propriétaire conserve cependant des marges de manœuvre. Lorsque la protection s’applique pleinement, il a l’obligation de proposer une offre équivalente de relogement adaptée aux ressources du locataire, idéalement dans le même quartier ou arrondissement. Sans solution proposée, aucune expulsion ne peut intervenir légalement.

Quand le locataire n’est plus éligible à la protection (par exemple, augmentation des revenus ou occupant ayant moins de 70 ans), la procédure classique d’expulsion redevient possible. Cela implique néanmoins le respect des délais de préavis, la présentation d’un motif valable et le passage devant le juge.

  • Respecter l’âge et le niveau de ressources du locataire avant toute démarche d’expulsion.
  • Proposer une solution de relogement conforme pour éviter toute contestation future.
  • Vérifier la situation annuelle du locataire (retraite, pension, aides sociales…)
  • Respecter les obligations contractuelles : prévenir les impayés et traiter rapidement les incidents.

Questions fréquentes sur l’expulsion des locataires âgés

Peut-on expulser un locataire de plus de 70 ans sans condition ?

Non, un locataire de plus de 70 ans bénéficiant de ressources modestes dispose d’une protection légale spécifique. Le bailleur doit alors justifier d’avoir proposé un relogement adapté aux besoins et finances du locataire avant toute tentative d’expulsion du locataire âgé.

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  • Obligation de relogement identique
  • Notification formelle par courrier recommandé ou acte d’huissier
  • Délai prolongé et possibilité de suspension pendant la trêve hivernale

Existe-t-il un tableau des plafonds de ressources considérées comme modestes ?

Oui, chaque année l’administration publie les montants maximaux à ne pas dépasser pour prétendre à la protection des locataires seniors. Ces plafonds évoluent selon la composition du foyer et la localisation géographique.

Nombre de personnes Ile-de-France Province
1 24 740 € 21 139 €
2 36 606 € 28 231 €

En cas de doute, il convient de consulter l’avis d’imposition et de vérifier la cohérence avec les seuils en vigueur l’année du congé donné par le propriétaire.

Que se passe-t-il si le locataire est protégé mais refuse la proposition de relogement ?

Si le locataire âgé refuse sans raison valable une offre de relogement adaptée à ses besoins et budget, il peut perdre sa protection. Le juge reste toutefois libre d’apprécier la qualité réelle de la proposition faite par le bailleur.

  • Distance, surface et montant du nouveau loyer sont pris en compte.
  • Refus abusif documenté par le propriétaire lors de la procédure.

Un locataire de plus de 80 ans bénéficie-t-il d’une immunité totale contre l’expulsion ?

Aucun dispositif légal ne confère d’immunité totale à un locataire en raison de son âge supérieur à 80 ans. Le statut de locataire protégé dépend toujours de l’existence de ressources modestes ainsi que du respect strict des obligations locatives par l’occupant.

  • Âge minimum : plus de 70 ans pour la plupart des protections légales.
  • Absence de privilège lié seulement à l’âge ; analyse systématique du revenu et du contexte familial.