Qu’est-ce que le DPE collectif et pourquoi est-il désormais obligatoire ?
Le diagnostic de performance énergétique (DPE) collectif devient une étape clé pour les copropriétés dès 2025. Cet outil permet d’évaluer la consommation énergétique globale d’un bâtiment et son impact environnemental, en attribuant une classe énergétique de A (très performant) à G (très énergivore). Contrairement au DPE individuel, il concerne l’ensemble du bâtiment, incluant les logements privatifs et les parties communes.
Le DPE collectif fournit une vue d’ensemble essentielle pour identifier les faiblesses énergétiques d’un immeuble. Il examine notamment l’isolation, les systèmes de chauffage et de refroidissement, ainsi que les équipements collectifs. Ce diagnostic aide les copropriétaires à planifier des travaux de rénovation énergétique nécessaires pour améliorer la performance du bâtiment et réduire les coûts énergétiques.
Une évolution législative progressive jusqu’en 2026
Le DPE collectif, introduit par la loi Grenelle 2 en 2010, concernait initialement un nombre restreint de copropriétés. Avec la loi Climat et Résilience de 2021, cette obligation s’est élargie et continue de s’étendre :
- 2024 : obligation pour les copropriétés de plus de 200 lots.
- 2025 : extension aux copropriétés de 50 à 200 lots, qu’elles soient résidentielles, commerciales ou mixtes.
- 2026 : toutes les copropriétés de moins de 50 lots devront se conformer à cette exigence.
Cette réforme s’applique à tous les immeubles construits avant le 1ᵉʳ janvier 2013. L’objectif est de sensibiliser l’ensemble des copropriétaires aux enjeux environnementaux et d’accélérer la transition énergétique des bâtiments collectifs.
Les étapes du diagnostic : un processus exigeant
Réaliser un DPE collectif demande une collaboration étroite entre le syndic de copropriété, les copropriétaires et le diagnostiqueur immobilier. Ce dernier utilise la méthode 3CL pour effectuer les calculs nécessaires, basés sur la consommation conventionnelle des logements.
Deux approches sont possibles pour évaluer les logements :
- Une visite individuelle de chaque appartement, qui garantit une précision maximale.
- Une analyse basée sur un échantillon représentatif des logements, avec extrapolation des données pour le reste du bâtiment.
Le syndic joue un rôle déterminant en fournissant au diagnostiqueur des informations détaillées sur les équipements collectifs et les caractéristiques structurelles du bâtiment (isolation, toiture, façades). En cas d’informations manquantes, le diagnostiqueur doit recourir à des hypothèses par défaut, ce qui peut pénaliser la note énergétique du bâtiment.
Coûts et financements : ce que les copropriétaires doivent savoir
Le coût du DPE collectif varie selon plusieurs critères, notamment le nombre de lots dans la copropriété, la complexité des systèmes énergétiques et la localisation géographique. Les estimations fournies par l’ADEME indiquent un prix compris entre 1 000 et 4 000 € pour ce type de diagnostic.
Afin de réduire l’impact financier pour les copropriétaires, des aides publiques comme MaPrimeRénov’ ou des subventions locales peuvent être sollicitées pour financer le diagnostic ou les travaux de rénovation recommandés. Ces aides visent à encourager une amélioration continue des performances énergétiques des bâtiments collectifs.
Quels bénéfices pour les copropriétaires ?
Le DPE collectif offre plusieurs avantages concrets pour les copropriétaires :
- Identifier les faiblesses énergétiques et prioriser les travaux d’amélioration.
- Réduire les coûts énergétiques grâce à des systèmes plus performants.
- Augmenter la valeur patrimoniale du bien, notamment pour les immeubles situés en classe A ou B.
- Répondre aux exigences légales et éviter des sanctions potentielles liées au non-respect des obligations.
Ce diagnostic constitue également une base solide pour anticiper les futures réglementations, qui imposeront des restrictions de location pour les bâtiments énergivores.
Préparer sa copropriété pour 2025 et au-delà
Avec l’obligation imminente du DPE collectif, les syndics et copropriétaires doivent se mobiliser dès maintenant pour se conformer à cette réglementation. En sélectionnant un diagnostiqueur certifié et en collectant les informations nécessaires, ils peuvent garantir un diagnostic précis et exploitable.
Anticiper ces démarches permet non seulement de respecter les délais imposés, mais aussi d’optimiser les performances énergétiques des immeubles, en vue d’une gestion durable et rentable des copropriétés.