La déclaration préalable de travaux : Tout ce que vous devez savoir

Mis à jour le: 16/10/2024
La déclaration préalable de travaux : Tout ce que vous devez savoir
Table des matières

Définition : qu’est-ce qu’une déclaration préalable de travaux ?

La déclaration préalable de travaux (DP) est une procédure administrative permettant de vérifier la conformité d’un projet de travaux au Plan Local d’Urbanisme (PLU) ou aux règles d’urbanisme locales. Elle est généralement requise pour des projets de petite envergure qui ne nécessitent pas de permis de construire, mais qui peuvent tout de même affecter l’aspect extérieur d’un bâtiment ou l’environnement urbain. La DP est donc essentielle pour s’assurer que le projet respecte les normes en vigueur et n’a pas d’impact négatif sur le voisinage.

Quand est-ce qu’une déclaration préalable est obligatoire ?

La DP est obligatoire pour certains travaux qui modifient l’aspect extérieur d’une propriété ou créent une nouvelle surface. Voici les principaux cas où elle est requise :

  • Agrandissements : tout projet qui agrandit la surface d’un bâtiment, tel qu’une véranda ou une extension de moins de 40 m², doit faire l’objet d’une DP.
  • Modifications extérieures : la rénovation de la façade, le remplacement des fenêtres ou la modification du toit nécessite une déclaration préalable.
  • Nouvelles constructions : la construction d’un abri de jardin, d’un garage, ou d’une annexe (surface inférieure à 20 m²) est concernée.
  • Piscines et aménagements extérieurs : une piscine d’une surface de moins de 100 m², ou l’installation de clôtures et portails, requiert également cette démarche.
  • Changements d’affectation : transformer un local commercial en habitation par exemple.
  • Panneaux photovoltaïques : l’installation de panneaux solaires doit être déclarée si elle modifie l’aspect extérieur.

Peut-on construire sans déclaration ?

Il est possible d’effectuer des travaux sans DP si les dimensions des constructions sont inférieures aux seuils réglementaires. Par exemple, un abri de jardin de moins de 5 m² n’a pas besoin de déclaration. Cependant, tout dépassement expose à des risques :

  • Amendes allant de 1 200 € à 6 000 € par mètre carré construit illégalement.
  • Démolition potentielle des travaux non conformes si les autorités locales en font la demande.

Le recours à un architecte est-il nécessaire ?

Le recours à un architecte est exigé si, après les travaux, la surface de plancher totale dépasse 150 m². En dessous de ce seuil, l’intervention d’un architecte n’est pas obligatoire, mais peut être recommandée pour assurer la conformité du projet.

Quel est le prix d’une déclaration préalable de travaux ?

La procédure de DP est gratuite si elle est effectuée par le propriétaire lui-même. Toutefois, les services d’un professionnel peuvent être sollicités pour la préparation du dossier. Les coûts varient :

  • En moyenne, un architecte peut facturer environ 1500 € pour préparer le dossier.
  • Certaines entreprises spécialisées offrent un accompagnement complet (de la constitution du dossier au dépôt) pour un prix allant de 500 à 1 000 €.
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Quelles sont les taxes liées à la déclaration préalable de travaux ?

Les projets soumis à une DP peuvent être concernés par des taxes d’aménagement, calculées en fonction de la surface taxable (zones closes et couvertes). Les taxes incluent :

  • Taxe d’aménagement : appliquée aux nouvelles constructions ou agrandissements.
  • Taxe foncière : peut être ajustée en fonction de l’extension ou de la modification apportée.

Comment faire un dossier de demande de déclaration préalable ?

Pour constituer un dossier de DP, il faut :

  • Télécharger le formulaire CERFA n°13404*12.
  • Joindre les pièces obligatoires :
    • Plan de situation du terrain.
    • Plan de masse (vue d’ensemble du projet).
    • Plan de coupe (indiquant le volume des travaux).
    • Plans des façades et toitures.
  • Déposer le dossier en ligne, par courrier ou directement en mairie.

Où déposer le dossier ?

Le dossier peut être déposé en :

  • Mairie, en main propre ou par courrier recommandé.
  • En ligne, via les services d’urbanisme de votre commune.

Toutefois, la mairie instruit les demandes de DP et peut accepter, refuser, ou imposer des conditions spécifiques. Le maire, ou un délégué au service d’urbanisme, prend la décision finale.

Quel est le délai pour obtenir une déclaration de travaux ?

Le délai d’instruction d’une DP est généralement de 1 mois, et peut être étendu à 2 mois pour les zones protégées. Si aucune réponse n’est reçue dans ces délais, le silence vaut acceptation tacite.

La DP reste valide pour une durée de 3 ans. Si les travaux n’ont pas commencé dans ce délai, la déclaration peut devenir caduque. Une prolongation d’un an est possible, sous réserve de demande avant expiration.

Comment afficher sa déclaration préalable ?

L’affichage de la DP sur le chantier est obligatoire. Il doit être visible depuis la voie publique, sur un panneau réglementaire de 80 x 120 cm mentionnant les informations clés du projet (référence du dossier, nature des travaux, droits de recours).

Qu’est-ce que le délai de droit des tiers ?

Ce délai de 2 mois permet aux tiers de contester les travaux s’ils estiment que leur bien est affecté. Sans affichage, les recours peuvent s’étendre à 6 mois après la fin des travaux.

Comment contester une déclaration préalable de travaux ?

Les recours peuvent être :

  • Gracieux : Demande à la mairie de réexaminer le dossier.
  • Contentieux : Saisir le tribunal administratif avec des éléments concrets justifiant le préjudice.

Que faire en cas de refus ?

En cas de refus de la DP, il est possible de :

  • Déposer un recours gracieux auprès de la mairie.
  • Engager un recours contentieux devant le tribunal administratif sous 2 mois.
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Comment modifier une déclaration préalable de travaux en cours d’instruction ?

Il est possible de modifier une déclaration préalable de travaux tant que les ajustements sont mineurs et n’altèrent pas de manière significative le projet initial. Voici les situations où une modification est envisageable :

  • Changements mineurs de l’aspect extérieur, tels que la couleur de la façade ou le choix des matériaux.
  • Variations légères de la surface de plancher ou de l’emprise au sol, à condition de rester sous les seuils de la DP.

En cas de modifications plus importantes, comme une augmentation significative de la surface, il faudra déposer une nouvelle demande de déclaration préalable ou un permis de construire, selon l’ampleur du projet.

Comment transférer une déclaration préalable de travaux ?

Le transfert d’une déclaration préalable de travaux peut être nécessaire lorsque le titulaire actuel cède son projet à un nouveau propriétaire. Les conditions à remplir pour effectuer ce transfert sont les suivantes :

  • La déclaration préalable de travaux doit être encore valide.
  • Le transfert doit se faire d’un commun accord entre l’ancien titulaire et le nouveau bénéficiaire.

Pour officialiser le transfert, il suffit de remplir le formulaire CERFA n°13412*06, disponible en mairie ou en ligne, et de le transmettre avec les pièces justificatives à la mairie. Si le transfert n’est pas possible, le nouveau propriétaire devra soumettre une nouvelle demande de déclaration.

Comment annuler une déclaration de travaux ?

Il est possible d’annuler une déclaration préalable de travaux à n’importe quelle étape du processus, que ce soit avant le début des travaux ou après l’obtention de l’autorisation. Pour annuler une DP, il faut :

  • Contacter le service d’urbanisme de la mairie ayant délivré l’autorisation.
  • Expliquer les raisons de l’annulation (aucune justification formelle n’est requise).
  • Obtenir un accusé de réception de la demande d’annulation pour avoir une preuve de la démarche.

L’annulation est souvent utilisée lorsque les projets changent de nature ou que les travaux sont finalement abandonnés. Cela permet d’éviter d’éventuelles sanctions pour non-respect des délais ou des règles d’affichage.

Tout savoir sur le permis de construire

Le permis de construire est une autorisation d’urbanisme nécessaire pour les travaux de grande envergure. Il est requis pour les projets dépassant certains seuils de surface ou modifiant significativement la structure d’un bâtiment. Voici les principaux cas où un permis de construire est obligatoire :

  • Constructions neuves : toute construction créant une surface de plancher ou une emprise au sol de plus de 20 m² en zone non urbaine ou 40 m² en zone urbaine nécessite un permis de construire.
  • Modifications structurelles importantes : si les travaux modifient le volume d’un bâtiment existant ou affectent la structure porteuse (comme une surélévation), un permis de construire est obligatoire.
  • Changements d’affectation avec travaux : si le changement d’usage s’accompagne de modifications structurelles (comme transformer un local commercial en habitation), un permis est requis.
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Les démarches pour obtenir un permis de construire sont plus complexes que pour une déclaration préalable de travaux, car elles nécessitent un dossier détaillé incluant des plans architecturaux et une étude de l’impact environnemental dans certains cas.

Comprendre et calculer la surface de plancher

La surface de plancher est un concept clé dans les démarches d’urbanisme. Elle correspond à la somme des surfaces de tous les niveaux d’une construction, mesurée à partir du nu intérieur des murs. Pour calculer cette surface, il faut prendre en compte les éléments suivants :

  • Les surfaces closes et couvertes, dont la hauteur sous plafond est supérieure à 1,80 m.
  • Les surfaces des combles aménageables, des caves et des sous-sols, si la hauteur sous plafond dépasse 1,80 m.

Certaines surfaces sont exclues du calcul de la surface de plancher, notamment :

  • Les murs extérieurs.
  • Les trémies d’escalier et les ascenseurs.
  • Les balcons et terrasses non couverts.

Calculer correctement la surface de plancher est nécessaire, car elle détermine non seulement le type d’autorisation à demander (déclaration préalable ou permis de construire), mais aussi les taxes d’aménagement.

Comprendre et calculer l’emprise au sol

L’emprise au sol représente la projection verticale du volume de la construction sur le terrain. Elle inclut toutes les parties du bâtiment situées sous des surfaces couvertes et fermées, comme les murs ou les poteaux, qui forment une structure sur le sol. Voici ce qu’il faut savoir pour calculer l’emprise au sol :

  • Inclut les vérandas, garages, et abris de jardin.
  • Ne prend pas en compte les terrasses ou pergolas non couvertes.
  • Les surfaces comme les auvents ou les avancées de toiture qui ne sont pas soutenues par des poteaux ne sont pas incluses.

Bien connaître l’emprise au sol est essentiel pour vérifier la conformité aux règles d’urbanisme et déterminer la nature de l’autorisation à demander.

🏠 Ce qu’il faut retenir
📜 La DP est obligatoire pour les petits travaux qui modifient l’extérieur ou la surface.
🏗️ Les projets plus importants nécessitent un permis de construire.
📅 Une DP est valide 3 ans, avec une prolongation possible.
⚠️ Le non-respect entraîne des sanctions, allant d’amendes à la démolition des travaux.
📏 Calculer la surface de plancher et l’emprise au sol est essentiel.

Pour garantir le succès de votre projet, informez-vous sur les règles locales et respectez les délais administratifs.

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Ichaï Lahmi
Diagnostiqueur immobilier professionnel certifié et associé chez Heydiag. Ishaï vous informe surtout les diagnostics immobiliers obligatoires pour la vente ou pour la location pour notre société de diagnostic opérant à Paris et en Ile-de France.