Qui paie les impôts d’une sci familiale ?

Mis à jour le: 02/12/2024
Table des matières

La société civile immobilière (sci) est une structure juridique très utilisée en France pour gérer et transmettre un patrimoine immobilier. Lorsqu’on parle d’une sci familiale, l’objectif principal est souvent familial : faciliter la gestion d’un bien immobilier entre membres d’une même famille. Mais qu’en est-il de la fiscalité d’une sci familiale ? Qui doit réellement payer les impôts et quelles sont les obligations fiscales des associés ? Dans cet article, nous allons explorer ces questions de manière claire et détaillée.

La fiscalité d’une sci familiale : comment ça fonctionne ?

La fiscalité d’une sci familiale peut se révéler complexe, principalement à cause des différentes options qui s’offrent aux associés concernant l’imposition. La première chose à savoir est que la sci peut être soumise soit à l’impôt sur le revenu (ir), soit à l’impôt sur les sociétés (is). Comprendre ces deux régimes fiscaux est essentiel pour déterminer qui paiera les impôts dans le cadre d’une sci familiale.

Pour ceux qui envisagent investir dans l’immobilier en famille, il est crucial de comprendre les mécanismes de la sci familiale. Cette structure permet une gestion simplifiée du bien partagé tout en offrant divers avantages fiscaux.

L’impôt sur le revenu (ir)

Lorsque la sci opte pour l’IR, elle est en situation de transparence fiscale. Cela signifie que ce ne sera pas la société elle-même qui sera imposée, mais les associés directement. Chaque associé se verra attribuer une quote-part des bénéfices de la sci proportionnelle à sa participation dans le capital social. Ces revenus sont ensuite déclarés individuellement par chaque associé dans leur propre déclaration fiscale.

Par exemple, si la sci réalise un bénéfice annuel de 10 000 euros et que vous détenez 50 % des parts, vous devrez déclarer 5 000 euros de revenus fonciers sur votre déclaration fiscale. Ce mécanisme permet une simplification, mais impose également une vigilance accrue de la part des associés pour bien remplir leurs obligations fiscales.

L’impôt sur les sociétés (is)

En revanche, une sci peut choisir d’être soumise à l’IS. Dans ce cas, la société elle-même est redevable de l’impôt sur ses bénéfices. Cette option peut être judicieuse si les bénéfices générés par la sci sont élevés, car le taux d’imposition sur les sociétés peut être plus favorable. Ce régime fiscal offre aussi la possibilité de déduire certaines charges qui ne pourraient pas l’être sous le régime de l’IR.

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Toutefois, il faut noter que passer à l’IS est une décision irréversible, sauf dans certains cas exceptionnels comme un passage temporaire à l’IR suite à une restructuration. De plus, les revenus distribués aux associés seront soumis à une seconde couche de taxation sous forme de dividendes, ce qui pourrait augmenter la charge fiscale globale.

Les obligations fiscales des associés

Dans une sci familiale, les associés ont des rôles précis en ce qui concerne les obligations fiscales. Que la sci soit soumise à l’IR ou à l’IS, chaque type d’imposition implique des démarches spécifiques pour les associés.

Sous le régime de l’ir

Lorsqu’une sci est soumise à l’IR, chaque associé doit inclure sa part des bénéfices nets dans sa propre déclaration de revenus. Les bénéfices perçus sont généralement classifiés comme des revenus fonciers. Par conséquent, ils doivent être reportés dans la rubrique correspondante de la déclaration fiscale annuelle.

Il existe plusieurs avantages à ce régime. Tout d’abord, les pertes éventuelles de la sci peuvent être imputées sur les revenus fonciers des années suivantes, réduisant ainsi la base imposable. De plus, cela permet une certaine flexibilité quant à la gestion du patrimoine immobilier.

Sous le régime de l’is

Si une sci fait le choix de l’IS, c’est la société qui est traitée comme une entité indépendante aux yeux de l’administration fiscale. Elle doit alors établir une déclaration fiscale propre chaque année, calculer son bénéfice imposable selon les règles spécifiques de l’impôt sur les sociétés, et payer l’impôt dû. Les associés n’ont pas à déclarer les bénéfices de la société pour l’année courante, sauf lorsqu’ils reçoivent effectivement des dividendes.

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Cependant, lors de la distribution de ces bénéfices sous forme de dividendes, les associés devront les déclarer et seront soumis à la fiscalité des dividendes, incluant éventuellement des prélèvements sociaux. Ce mode de fonctionnement peut parfois entraîner une double imposition qui n’est pas toujours avantageuse financièrement.

Autres considérations importantes

Outre les principaux types d’impositions déjà mentionnés, il convient de considérer d’autres aspects fiscaux pouvant impacter les associés d’une sci familiale. Voici quelques éléments à prendre en compte :

La taxe foncière

Quel que soit le régime fiscal choisi, la sci est soumise au paiement de la taxe foncière sur les propriétés qu’elle détient. Il s’agit d’une taxe locale annuelle que la sci doit régler, indépendamment de son niveau de bénéfices ou de pertes. La taxe foncière doit être budgétisée de manière appropriée pour éviter toute surprise financière.

L’imposition des plus-values

Un autre point crucial est l’imposition des plus-values en cas de vente d’un bien immobilier appartenant à la sci. Si la sci est soumise à l’IR, chaque associé devra déclarer sa part de la plus-value réalisée sur sa déclaration personnelle. En général, ces plus-values bénéficient d’un régime favorable avec un abattement pour durée de détention.

Pour une sci à l’IS, la plus-value sera intégralement imposée au niveau de la société sans bénéficier des mêmes abattements. Les associés subiront ensuite une imposition lorsqu’ils recevront ces fonds. C’est donc un élément déterminant à considérer avant de décider quel régime appliquer à votre sci familiale.

Exemple pratique

Aspect fiscal SCI à l’IR SCI à l’IS
Transparence fiscale Oui Non
Imposition des bénéfices Au nom des associés (revenus fonciers) Au nom de la SCI (impôt sur les sociétés)
Déduction des charges Limité aux charges réelles Plus flexible
Imposition des dividendes Non applicable Soumis à l’impôt sur les dividendes
Plus-values immobilières Abattement pour durée de détention disponible Aucun abattement
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Conseils pratiques pour bien gérer la fiscalité d’une sci familiale

Gérer la fiscalité d’une sci familiale n’est pas une mince affaire, mais avec un peu de préparation et de connaissance, il est possible de minimiser les tracas administratifs et fiscaux. Voici quelques conseils pour vous aider à tirer le meilleur parti de votre sci familiale.

  • Choisissez le bon régime fiscal : Prenez le temps d’analyser les avantages et les inconvénients des régimes IR et IS avant de constituer votre sci. Consultez un conseiller fiscal si nécessaire.
  • Veillez à la tenue rigoureuse des comptes : Une comptabilité claire et précise est indispensable, quelle que soit la taille de votre sci. Gardez toutes les preuves de dépenses et recettes.
  • Anticipez les paiements : Que ce soit l’impôt sur le revenu, les contributions sociales ou la taxe foncière, assurez-vous d’avoir suffisamment de trésorerie pour honorer toutes les obligations fiscales.
  • Pensez à la succession : Organisez dès maintenant la transmission de vos parts afin d’éviter des complications futures. Les donations peuvent bénéficier de nombreux avantages fiscaux.
  • Réalisez tous les diagnostics immobiliers nécessaires : Avant d’entreprendre un investissement ou de mettre en location un bien, veillez à réaliser tous les diagnostics nécessaires. Pour ceux situés en Île-de-France, les diagnostics immobiliers à Saint-Cyr-en-Arthies 95543 sont particulièrement recommandés.

En résumé, la fiscalité d’une sci familiale nécessite une analyse attentive et des décisions éclairées. Chaque option présente ses propres spécificités et conséquences financières. Quelle que soit la voie choisie, une bonne gestion permettra non seulement de respecter les obligations légales, mais aussi de maximiser les avantages fiscaux disponibles.

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Ichaï Lahmi
Diagnostiqueur immobilier professionnel certifié et associé chez Heydiag. Ishaï vous informe surtout les diagnostics immobiliers obligatoires pour la vente ou pour la location pour notre société de diagnostic opérant à Paris et en Ile-de France.